法語小說閱讀:三個火槍手(3)
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2021-01-02 01:02
編輯: 歐風(fēng)網(wǎng)校
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摘要:
法語小說閱讀:三個火槍手(3)
Chapitre III.
L'AUDIENCE.
謁見
M. de Tréville était pour le moment de fort méchante humeur ; néanmoins il salua poliment le jeune homme, qui s'inclina jusqu'à terre, et il sourit en recevant son compliment, dont l'accent béarnais lui rappela à la fois sa jeunesse et son pays, double souvenir qui fait sourire l'homme à tous les ages. Mais, se rapprochant presque aussit t de l'antichambre et faisant à d'Artagnan un signe de la main, comme pour lui demander la permission d'en finir avec les autres avant de commencer avec lui, il appela trois fois, en grossissant la voix à chaque fois, de sorte qu'il parcourut tous les tons intervallaires entre l'accent impératif et l'accent irrité :
" Athos ! Porthos ! Aramis ! "
Les deux mousquetaires avec lesquels nous avons déjà fait connaissance, et qui répondaient aux deux derniers de ces trois noms, quittèrent aussit t les groupes dont ils faisaient partie et s'avancèrent vers le cabinet, dont la porte se referma derrière eux dès qu'ils en eurent franchi le seuil. Leur contenance, bien qu'elle ne f t pas tout à fait tranquille, excita cependant, par son laisser-aller à la fois plein de dignité et de soumission, l'admiration de d'Artagnan, qui voyait dans ces hommes des demi-dieux, et dans leur chef un Jupiter olympien armé de tous ses foudres.
Quand les deux mousquetaires furent entrés, quand la porte fut refermée derrière eux, quand le murmure bourdonnant de l'antichambre, auquel l'appel qui venait d'être fait avait sans doute donné un nouvel aliment, eut recommencé ; quand enfin M. de Tréville eut trois ou quatre fois arpenté, silencieux et le sourcil froncé, toute la longueur de son cabinet, passant chaque fois devant Porthos et Aramis, roides et muets comme à la parade, il s'arrêta tout à coup en face d'eux, et les couvrant des pieds à la tête d'un regard irrité :
" Savez-vous ce que m'a dit le roi, s'écria-t-il, et cela pas plus tard qu'hier au soir ? le savez-vous, Messieurs ?
-- Non, répondirent après un instant de silence les deux mousquetaires ; non, Monsieur, nous l'ignorons.
-- Mais j'espère que vous nous ferez l'honneur de nous le dire, ajouta Aramis de son ton le plus poli et avec la plus gracieuse révérence.
-- Il m'a dit qu'il recruterait désormais ses mousquetaires parmi les gardes de M. le cardinal !
-- Parmi les gardes de M. le cardinal ! et pourquoi cela ? demanda vivement Porthos.
-- Parce qu'il voyait bien que sa piquette avait besoin d'être ragaillardie par un mélange de bon vin. "
Les deux mousquetaires rougirent jusqu'au blanc des yeux. D'Artagnan ne savait où il en était et e t voulu être à cent pieds sous terre.
" Oui, oui, continua M. de Tréville en s'animant, oui, et Sa Majesté avait raison, car, sur mon honneur, il est vrai que les mousquetaires font triste figure à la cour. M. le cardinal racontait hier au jeu du roi, avec un air de condoléance qui me déplut fort, qu'avant-hier ces damnés mousquetaires, ces diables à quatre - il appuyait sur ces mots avec un accent ironique qui me déplut encore davantage -, ces pourfendeurs, ajoutait-il en me regardant de son oeil de chat-tigre, s'étaient attardés rue Férou, dans un cabaret, et qu'une ronde de ses gardes - j'ai cru qu'il allait me rire au nez - avait été forcée d'arrêter les perturbateurs. Morbleu ! vous devez en savoir quelque chose ! Arrêter des mousquetaires ! Vous en étiez, vous autres, ne vous en défendez pas, on vous a reconnus, et le cardinal vous a nommés. Voilà bien ma faute, oui, ma faute, puisque c'est moi qui choisis mes hommes. Voyons, vous, Aramis, pourquoi diable m'avez-vous demandé la casaque quand vous alliez être si bien sous la soutane ? Voyons, vous, Porthos, n'avez-vous un si beau baudrier d'or que pour y suspendre une épée de paille ? Et Athos ! je ne vois pas Athos. Où est-il ?
-- Monsieur, répondit tristement Aramis, il est malade, fort malade.
-- Malade, fort malade, dites-vous ? et de quelle maladie ?
-- On craint que ce ne soit de la petite vérole, Monsieur, répondit Porthos voulant mêler à son tour un mot à la conversation, et ce qui serait facheux en ce que très certainement cela gaterait son visage.
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